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Writer's pictureRichard Berahino

C’est qui ton père?"Uruwo kwa nde?"

À la naissance, comme c'est la coutume dans un peu partout dans le monde, l’enfant, particulièrement le garçon, hérite d’office le nom de son père le nom de la famille. Il aura droit aussi à un prénom que les parents choisiront minutieusement avec l’aide de la famille élargie.En cas de désaccord entre parents, l'enfant porte les noms des deux parents accolés par ordre alphabétique ou pas.




Mais les choses commencent à changer. Bon nombres de couples préfèrent donner un nom qui ne soit ni de la famille du père ni de celle de la mère. Et dans la plupart des cas, la raison est qu’ils ne sont pas tout simplement fiers de leurs noms. Par exemple, si vous appelez Monsieur ou Madame BÂTARD ou encore Madame DEMONCUL, vous n’aimeriez pas que votre progéniture porte cette croix.


Dans d’autres cas aussi, les parents veulent exprimer une bénédiction dans la vie future de leurs enfants. Ainsi ils les nomment Mugisha (Prospère), Iteka (Honneur), Munezero (Joie). Souvent ils souhaitent à leurs enfants ce que eux n’ont pas pu avoir dans leur enfance mais qu’ils désiraient ardemment. De plus, ces parents voudraient épargner de la souffrance qu’ils ont endurée, une façon d'offrir une chance à leur progéniture de vivre leur vie.


De nos jours, il est extrêmement rare que les porteurs de nom comme Masumbuko (Difficultés), Fitina (Conflits),etc. les transmettent à leurs enfants. J’ai même entendu qu’ un administrateur communal a refusé d'enregistrer un nouveau né à condition qu’ il y est un changement de nom.


Lors d’un mariage, c’est un peu pareil. Souvent la mariée a tendance à porter le nom de son mari qui devient le nom du couple. Mais faut-il encore qu’il y ait un consensus là-dessus. changer. Les conjoints décident si leur nom de famille sera celui de la femme ou celui du mari. Et l'époux dont le nom n'a pas été retenu comme nom du couple, peut continuer à porter son propre nom, précédé ou suivi du nom du couple.


Si le couple n’arrive pas à choisir un nom de famille, chaque époux continuera à porter le nom qu'il avait avant le mariage comme Jared Kushner et Ivanka Trump.


Si éventuellement un divorce a lieu, il entraîne en principe la perte du droit d'usage du nom de l'ex-conjoint. Cette règle souffre cependant des exceptions.

Dans certains pays la femme peut conserver l'usage du nom du mari lorsqu'elle peut justifier un intérêt particulier pour elle-même ou pour les enfants ou si le divorce a été demandé par le mari. C’est le cas de la Adriana Karembeu ex-femme de l’internatonnal footballeur français Christian Karembeu. Bien qu’elle s’est remariée, elle a conservé le patronyme de son premier mari pour ses activités sociales et médiatiques.


Le pouvoir du nom



Il y a quelques années, je partageais une passion avec une amie et on devait se voir les weekends pour une activité qui nous tenait tous à cœur.


Un samedi, nous avions passé une journée ensemble et à la fin de l'après- midi je l' ai raccompagnée chez elle, c'était aussi sur mon chemin. Une fois chez elle , elle a insisté, m’invitant à entrer pour un instant. Par respect et courtoisie j’ai cédé et je l’ai suivi à l'intérieur. Ce dont je ne m’imaginais pas, c'était de me retrouver nez à nez avec son père. Et bien, il était bien à la maison ce jour-là.


Après une brève présentation vite fait, mon amie s’est éclipsée dans sa chambre me laissant avec son frère et son daron.

Et le père, intrigué par la relation que j'entretenais avec sa fille,m’a posé la question “Uruwo kwande? Littéralement “Qui est ton père?” Pris d'assaut et d’un air visiblement gêné, j’ai voulu esquiver la question en le dissuadant qu’il ne reconnaîtrait certainement pas. Le daron ne semblant pas vouloir lâcher l’affaire est revenu sur sa question avec insistance. Je n’avais pas d’autre choix que de répondre.

Il n’a pas reconnu mon père mais il semblait rassuré.


Après ma réponse un silence assourdissant a envahi la pièce, faisant entendre le son de la télé qui était allumé et que personne ne suivait vraiment depuis mon arrivée. Le daron voulant briser la glace qui s'était installé à repris par la suite la conversation dans une leçon de morale comme quoi c’est bien de se connaître, que nous vivons dans un petit pays où tout le monde connaît tout le monde.



L’influence et la réputation


Dans la tradition Burundaise nous avons plusieurs façons de bénir une personne. Pour lui souhaiter le meilleur de sa vie, on lui souhaite d’avoir un Nom. "Uragira izina : il ne s’agit pas d’avoir un non chrétien ou un nom à faire coucher dehors, non loin de là, mais on te souhaite d'être respecté, d’avoir une réputation, d’avoir de l’influence, de luire d’une notoriété.


Ce que voulait en vérité le père de mon amie était de savoir si mon père était un homme puissant, afin qu’ un jour ou l’autre il puisse bénéficier de ses faveurs. Certainement qu’il voulait savoir si je méritait sa fille, et de se rassurer qu’elle irait pas à salir son nom qu’il a eu du mal à bâtir.


Je me suis demandé ce qui se passerait si mon nom pesait lourd comme GATE, Dangote , ou Rujugiro,etc. ça aurait été intéressant... Ça aurait détendu l'atmosphère. Je crois qu’il m’aurait offert a boire et il me l'aurait servi lui même. on trouverait beaucoup plus de choses intéressantes à se dire et en partant il aurait surement envoyé ses salutations à mon père. drôle non?


Le vrai pouvoir s'affirme: avoir une notoriété.


En philosophie, le sens du verbe pouvoir signifie « avoir la capacité » ou « avoir la possibilité » de faire, de percevoir, etc. C’est la définition que j’aime le plus parmi celles proposées par des différents dictionnaires.

Du coup nous réalisons que nous sommes tous capables, nous avons tous des tas de possibilités qui nous sont offertes à nous. Nous pouvons tous avoir, faire et devenir. Ainsi nous avons tous un Nom, nous avons tous un héritage à léguer à nos enfants et à nos arrière petits enfants.


L'idée où je veux en venir est simple. Il est évident que nous avons tous des idées, nous avons tous des rêves différents sur ce que nous voulons faire de notre vie. Bon nombre d'entre nous sommes bien conscients que des fois les relations que nous entretenons, nos antécédents familiaux,les bien que nous possédons, les lieux que nous fréquentons ne donne pas ce sentiment d’avoir le pouvoir ni d’avoir un nom.


Pour moi, un nom est une marque, on peut la bâtir. C'est une notoriété on peut l’avoir. C’est le processus par lequel on s’efforce à devenir “plus”. C’est la possibilité de se développer personnellement en faisant du bien autour de nous, en étant au service des autres et en apportant quelque chose de positif à notre entourage.

Aujourd’hui nous vivons une époque ou des tas de gens parviennent à réaliser des choses merveilleuses du jour au lendemain et vous pouvez faire autant.


Je vous défie aujourd’hui d’ avoir un nom que vos enfant seront fier de porter, bâtissez une réputation autour de votre nom que vos femmes et votre filles voudront garder. Ayez un nom que même votre mari comprendra pourquoi vous avez gardez le votre et ton fils ou ta fille regretteront de ne pas l'avoir porté et voudront porter quand ils le pourront.


Murakagira izina!


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